Le christianisme

La revanche des chrétiens – Comment naquit le Christianisme chapitre 28

Les 28 chapitres de l’oeuvre d’André Wautier sur les débuts du Christianisme. Un monument intense d’érudition, et la source de multiples polémiques.

CHAPITRE 28 : La revanche des chrétiens

Julien

La mort de Constantin le Grand.

Constantin le Grand mourut le 22 mai 337 à Ancyre (aujourd’hui Ankara). Se fit-il baptiser sur son lit de mort ? Cela n’est nullement certain, car le fait n’est attesté que dans une « Vie de Constantin » écrite aussitôt après sa mort par Eusèbe de Césarée, laquelle tient bien plus de l’hagiographie que de l’histoire. Or, cet Eusèbe n’avait cessé de montrer envers Constantin une extrême flagornerie de courtisan, qui lui avait d’ailleurs valu en retour la faveur impériale (1).

Lui-même mourut peu après et, dès lors, les rivalités entre les sectes chrétiennes reprirent avec une violence accrue, au cours desquelles l’Eglise de Rome finira, profitant de la prépondérance dont elle jouissait en fait en Occident depuis le transfert à Constantinople de la capitale de l’Empire, par asseoir définitivement son autorité. Mais entre temps Constantin avait, dès 335, partagé le pouvoir entre ses trois fils,

Constantin II recevant le gouvernement de la Bretagne, des Gaules et des Espagnes;

Constant celui de l’Italie, de l’Illyrie, de l’Afrique, de la Macédoine et de la Grèce; et

Constance celui de la Thrace (avec Constantinople), de l’Asie mineure, de la Syrie et de l’Egypte. (4)

Constance

Après la mort de Constantin, Constance résolut, soutenu par Eusèbe de Nicomédie – lequel avait, on l’a vu,défendu l’arianisme – de se débarrasser de ses rivaux. Il commença par faire massacrer par ses gardes palatins, dont la plupart étaient chrétiens comme lui, son cousin Jules Constance, fils de Constance Chlore, ainsi que toute sa famille, sauf ses deux fils Gallus et Julien, qui furent confiés à Eusèbe. Puis, Constantin II ayant de son côté affronté Constant, il fut défait par ce dernier et tué en 340 à la bataille d’Aquilée.

Constant et Constance se partagèrent alors l’Empire, le premier devenant empereur d’Occident et le second empereur d’Orient.

Le concile de Laodicée.

Or, si Constantin le Grand n’avait jamais été chrétien, Constance lui l’était et son principal conseiller était, on vient de le voir, Eusèbe de Nicomédie, celui-là même qui aurait baptisé Constantin selon Eusèbe de Césarée… Aussi Constance se préoccupa- t-il, plus encore que son père, de rétablir l’entente entre les diverses sectes chrétiennes et fit-il convoquer plusieurs synodes et conciles dans cette vue, avec d’ailleurs des fortunes diverses. En 360 notamment, le concile de Laodicée fixera une première fois le canon des Écritures chrétiennes. Mais Constance mourut l’année suivante sans être parvenu à atteindre son objectif (2).

Julien empereur.

C’est Julien, l’un de ses cousins, qui lui succéda. Constant ayant été tué en 350 au cours d’une révolte, il n’avait pas été remplacé comme empereur d’Occident et Constance était ainsi devenu seul empereur à son tour. D’autre part, Gallus, le frère aîné de Julien, après avoir été nommé en 351 césar pour l’Orient, avait été condamné en 354 par l’empereur pour divers méfaits, réels ou imaginaires, et décapité. Julien avait alors été proclamé césar à son tour et il avait épousé Hélène, une sœur de Constance, dont il était bientôt devenu veuf. Il était ainsi le seul héritier de son beau-frère et cousin, et c’est tout naturellement qu’il accéda à l’Empire, s’étant au surplus assuré l’appui des légions gauloises: il avait résidé quelque temps à Lutèce et avait mené victorieusement avec elles plusieurs campagnes militaires.

Or, s’il avait d’abord été élevé dans la religion chrétienne par Eusèbe de Nicomédie, puis par Georges de Cappadoce, Julien avait eu aussi quelque temps pour précepteur un ancien esclave de sa mère, Mardonius, qui lui avait fait connaître la littérature grecque ancienne et classique (3), puis il avait connu à Constantinople un sophiste nommé Hécébole ou Ecbolès, dont la pensée oscillait entre le paganisme gréco-romain et les religions orientales. Enfin, il avait probablement été initié aux mystères du mithraïsme, peut-être aussi à ceux d’Eleusis.

Ses réformes.

Écœuré d’ailleurs par les crimes de Constance et de son entourage chrétien autant que par les intrigues des évêques, Flavius Claudius Julianus se dit que le christianisme ne pouvait être cette religion d’amour qu’avait prétendument prêchée ce prophète qu’ils dénommaient Jésus-Christ et qu’ils disaient fils de Dieu et dieu lui- même… Il entreprit donc de rétablir, en le réformant toutefois et en l’organisant sur le modèle des religions orientales, l’ancien culte païen, se reconnaissant à lui-même le titre de “pontifex maximus”, qui lui revenait d’ailleurs de droit et arrêtant les conditions de recrutement de son clergé. Puis il interdit aux maîtres chrétiens d’enseigner la philosophie (4) et il supprima les privilèges accordés par ses prédécesseurs immédiats à la hiérarchie chrétienne. Il faut reconnaîtra aussi que, dans son zèle pour rétablir le culte des anciens dieux, il commit quelques maladresses.

C’est ainsi qu’il ordonna, non seulement de relever les anciens temples en ruine, mais même de les reconstruire avec les matériaux que des chrétiens avaient parfois prélevés sur eux pour construire des églises, ce qui nécessita la destruction de ces dernières… Tout cela lui vaut d’être flétri du surnom d’Apostat par la plupart des historiens. Cependant, s’il donna la primauté au culte païen ainsi rénové, dont il fit d’Hélios, le Dieu-Soleil, la divinité suprême, il n’en interdit aucun autre, y compris le christianisme, promulguant dès 360 (en Gaule) et en 362 (pour tout l’Empire des « édits de tolérance ». Car il professait que toutes les religions n’étaient que des manières diverses d’honorer le Dieu unique Hélios (qu’il assimila, semble-t-il, à Mithra) (5) et il entendait ne combattre activement que le fanatisme et les erreurs de mauvaise foi.

Il ne réorganisa d’ailleurs pas seulement la religion traditionnelle, mais aussi l’administration de l’Empire, qu’il débarrassa de quelques orientaux intrigants ou profiteurs, et il rendit au Sénat plusieurs de ses prérogatives. Il réforma l’armée et fit remplacer sur ceux des étendards où figurait le monogramme du Christ celui-ci par l’inscription Soli Invicta, « au Soleil Invincible ». Il assainit enfin les finances publiques, retirant ici aussi notamment aux membres du clergé chrétien certains de leurs privilèges, comme celui de voyager aux frais de l’Etat. Aussi la situation économique désastreuse qu’avait connue l’Empire depuis Dioclétien commença-t-elle à se redresser, grâce notamment à une active circulation monétaire (6).

Soucieux donc de rétablir la vérité et l’honnêteté partout où cela lui était possible, Julien fit notamment faire des recherches dans les archives de l’Empire au sujet d’une condamnation à la croix d’un Jésus en Palestine (7) et , ces recherches n’ayant rien donné, et pour cause, qui confirmât le fait, il entreprit de montrer aux chrétiens qu’ils étaient dans l’erreur en vénérant comme un dieu ce Jésus prétendument crucifié et ressuscité selon leurs Evangiles.

Car, ainsi qu’on le sait, c’est en réalité Jean le Baptiseur, alias Dosithée, qui avait été mis en croix après avoir été condamné par Hérode Antipas et par Pilate, et son cadavre avait été inhumé par ses disciples à Machéron, près de Naplouse, l’antique Sichem, en Samarie (8).

En août 362, selon Théodoret, qui fut évêque de Cyr, des païens de Sébaste, autre ville proche de Naplouse, auraient profané la tombe de Jean-Baptiste et brûlé les restes de son cadavre (9).

La réalité est un peu différente.

En fait, l’empereur Julien, alors en route contre les Parthes, se trouvait à ce moment à Antioche (10), où il avait retrouvé Libanius, un autre de ses anciens maîtres, et il avait voulu faire connaître aux chrétiens de cette ville la vérité historique , telle qu’elle résultait des recherches qu’il avait fait faire : entendant leur prouver notamment que l’homme qui avait été condamné à la croix par Hérode Antipas et dont l’exécution avait été autorisée par Pilate en 35 n’était pas ressuscité, il avait ordonné que les restes de cet homme, qui avaient été inhumés à Machéron, fussent exhumés et montrés à la foule, puis incinérés.

L’idée, en soi, n’était assurément pas mauvaise, mais Julien s’était trompé de cible, car en 362, le « Jésus » que les chrétiens adoraient comme un dieu, c’était en réalité déjà le Jésus-Christ des Evangiles devenus canoniques, personnage composite fait d’emprunts au Nazaréen, à Dosithée, à Téouda, à Jésus ben Hannan, au fils mythique du dieu Chrîstos de Paul, etc… et LA croix cosmique des gnostiques avait été confondue avec la croix patibulaire sur laquelle avait expiré, non le rabbi Jésus, mais le rebelle Dosithée.

Un détail d’ailleurs est intéressant dans cet incident : aucun de ceux qui relatent l’exhumation de 362 ne précise si les restes déterrés et brûlés
comprenaient ou non le crâne du cadavre (11).


Or, si le crâne avait été détaché du reste du corps (ou du squelette) ou s’il avait manqué, les exécuteurs des ordres de Julien n’auraient certes pas négligé de considérer cette anomalie… Indice de plus, par conséquent, que Jean n’avait pas été décapité, mais que c’est bien lui qui fut crucifié, sub Pontio Pilato passus et sepultus, selon la formule équivoque du Credo (12).

On ne sait pas non plus ce qu’il advint du linceul qui enveloppait le corps. Fut il brûlé avec les restes ? Est-ce le « suaire » actuellement conservé à Turin et dont on a parlé plus haut, au chapitre II (13) ?

Poser ces questions, ce n’est certes pas y répondre… Cependant, la prétendue décollation de Jean-Baptiste (dont la légende trouve probablement son origine, rappelons le, dans la décapitation de Téouda sur un champ de bataille en 46) ne constituant qu’un épisode très secondaire des Evangiles et n’affectant en tout cas fondamentalement en rien les croyances chrétiennes, l’ordre macabre de l’empereur Julien ne contribua guère à amoindrir le nombre des chrétiens.

On peut se demander aussi pourquoi Julien ne donna pas un ordre analogue au sujet de la dépouille de Jésus le Nazaréen. Ce dernier, nous le savons, n’avait pas été crucifié, mais lapidé. Or, l’homme que les chrétiens prétendaient être ressuscité avait, selon eux, été crucifié.

Nulle part, dans leurs Écritures, il n’est explicitement question d’une lapidation : quelques textes seulement font allusion à sa pendaison au bois, ce qui suppose une lapidation à mort préalable (14), mais celle-ci n’est jamais expressément mentionnée.

Julien savait il qu’un Jésus avait été lapidé en 30 ou en 33 ? Ce n’est pas certain. Si même il l’avait su (car cette exécution-là aussi avait dû être autorisé par Ponce Pilate et il devait en rester trace dans les dossiers du gouvernement de ce dernier, mais sans doute d’une façon moins explicite qu’une condamnation par le procurateur lui-même), il aurait dû se faire communiquer aussi les archives du Sanhédrin, ne fût-ce que pour savoir l’endroit exact où les restes du supplicié avaient été inhumés. Mais, on l’a vu au chapitre II, le corps de Jésus semble bien avoir disparu peu avant son inhumation (15) et, de toute façon, les archives du Sanhédrin avaient été détruites avec le Temple de Jérusalem, dont il ne restait plus, à Aelia Capitolina, qu’un pan de mur…

Julien voulut alors, prenant le contre- pied de la thèse de Justin selon laquelle les chrétiens seraient le verus Israël, démontrer que le christianisme n’était rien de plus qu’une hérésie du judaïsme.

Et voulant, un peu naïvement à vrai dire, faire mentir notamment la prophétie attribuée à Jésus-Christ suivant laquelle il ne resterait pas pierre sur pierre du Temple de Jérusalem (Marc XIII, 2), ce qui s’était tragiquement réalisé après les victoires de Titus en 70 et la défaite de Bar Kochba en 135, il ordonna de faire reconstruire le sanctuaire des juifs apparaissant ainsi aux yeux de ces derniers comme un nouveau Cyrus.

Celse.

Il se souvint aussi d’avoir lu les oeuvres de Porphyre, ce disciple de Plotin qui avait notamment écrit contre les chrétiens un pamphlet en 15 livres (16) et qu’il tenait, avec Jamblique, autre néo-platonicien et philosophe héliaque, en très haute estime.

Aussi est-ce probablement sous son inspiration que fut écrit le célèbre « Discours véridique contre les chrétiens », qui débute, après un bref préambule, par une prise à partie de Jésus par un juif. Ce début apparaît ainsi comme une sorte de revanche de Tryphon qui, dans le Dialogue de Justin, avait évidemment eu le dessous…

Cette oeuvre a pour auteur un certain Celse. Or, parmi les conseillers de Julien, il y avait précisément un Celse, ancien élève comme lui de Libanius. On l’a souvent attribuée, à tort semble-t-il, à un autre Celse, qui avait vécu auparavant sous les Antonins et qui l’aurait écrite vers 180 (17).

Mais ce Celse-là aurait été stoïcien, alors que l’auteur du « Discours véridique » est à l’évidence platonicien ; en outre, ce dernier fait souvent allusion à la trinité alors que ce dogme, on l’a vu, n’était pas encore fixé au IIe siècle.

Le texte du « Discours véridique contre les chrétiens », dont tous les exemplaires ont été détruits, n’est connu que par des extraits, heureusement très nombreux, qu’en cite l’auteur d’un essai de réfutation, Contra Celsum, attribué par les chrétiens à Origène, lequel l’aurait écrit vers 250, c’est à dire quelque 70 ans plus tard si l’auteur du « Discours » est le Celse stoïcien du IIe siècle, ce qui paraît très peu vraisemblable.

D’ailleurs, selon Harnack (18), il ne semble pas que Porphyre ait connu le « Discours véritable », tandis que l’auteur de ce dernier paraît bien, au contraire, avoir lu Porphyre, et aussi Lucien de Samosate , dont il a certainement connu les oeuvres ou tout au moins quelques unes d’entre elles (19).

Ce ne peut donc être qu’un Celse postérieur à ces derniers qui en est l’auteur, et son réfutateur ne saurait non plus être Origène. C’est probablement en réalité Augustin qui écrivit le Contra Celsum à la demande d’Ambroise, évêque de Milan, et ce serait en récompense de ce travail, jugé méritoire, qu’il aurait été lui-même nommé évêque à Hippone (20).

Julien et Celse savaient évidemment que les chrétiens adoraient quelqu’un qui aurait été crucifié du temps que le préfet Ponce Pilate avait été gouverneur de la Judée. Mais les chrétiens précisaient parfois que c’était Pilate lui-même qui avait ordonné cette crucifixion: l’évangile de Pierre, où c’est Hérode qui prend la décision, ne faisait plus foi parmi eux.

Cependant, Celse devait connaître ce dernier texte au même titre que la plupart des autres écrits chrétiens, admis ou non par l’Eglise de Rome. Son « Discours véridique » est dirigé contre tous les chrétiens indistinctement, « romains » ou « hérétiques »: à plusieurs reprises, il souligne la multiplicité de leurs sectes, et il s en prend aux affirmations des gnostiques. Ce qu’il reproche surtout à tous ces chrétiens, quels qu’ils soient, c’est d’ailleurs le caractère absolument irrationnel de leurs croyances (21).

Mais Julien et lui savaient évidemment aussi que l’homme qui avait été crucifié sous Ponce Pilate à la requête du tétrarque Hérode, c’était le nazoréen Jean, alias Dosithée, un des fils de Juda de Galilée. (D’où probablement le nom de Galiléens que Julien donnait volontiers aux adeptes de l’Eglise de Rome, par opposition aux ariens et aux autres hérétiques chrétiens).

C’est donc bien de Jean, fils de Juda, qu’il est question dans le « Discours véritable » lorsqu’il y est fait allusion à celui qui fut d’abord arrêté après avoir été abandonné par les siens; qui parvint à s’enfuir, mais fut repris et enfin crucifié (22), péripéties qui ne concordent guère avec la version canonique des Evangiles… Par ses nombreuses allusions, l’auteur montre pourtant qu’il connaît bien ceux-ci aussi (23).

Mais il qualifie à plusieurs reprises le Christ de « goète », c’est à dire de sorcier ou de magicien, ce qui, bien plus qu’au Nazaréen des Evangiles synoptiques, s’applique à Simon le Mage ou à l’un de ses adeptes. Julien lui-même écrira d’ailleurs à son tour un pamphlet contre les Galiléens, où il s’en prend spécifiquement cette fois à ceux qui vénéraient Jean et Jésus (24).

Dans cette oeuvre, Julien s’inspire à la fois de Porphyre et de Celse, mais il est, de l’avis de Harnack (25), plus proche de celui-ci que de celui-là, ce qui s’explique tout naturellement si Celse était un de ses familier . Il y conteste d’ailleurs moins les faits relatés dans les Evangiles qu’il ne soulève les contradictions contenues dans ceux-ci et dans la doctrine de ceux qui les tiennent pour inspirés par Dieu – ce qui ne put qu’aviver encore la haine des chrétiens contre cet empereur qui avait déjà aboli les privilèges de leur clergé et remis en honneur le culte de Sol Invictus.

Julien maniait du reste aussi bien la plume ou le calame qu’il dirigeait ses armées. Il est également l’auteur de plusieurs traités de théologie, dont les plus remarquables sont le « Discours sur la Mère des dieux » (26), écrit probablement en mars 362, et surtout le « Discours sur Hélios-Roi », rédigé en décembre de la même année et rendu public le 25 de ce mois pour le Dies natalis invictu, ce qui montre que Julien assimilait le Soleil invincible à Mithra, puisque c’est le 25 décembre que les fidèles de ce dernier fêtaient la nativité de leur dieu.

Les hellénistes de l’époque n’hésitèrent pas à juger ce dernier écrit digne des oeuvres d’Empédocle et de Parménide (27). Julien y expose notamment sa conception, inspirée de ce qu’il y avait de plus louable dans les doctrines gnostiques de son temps, de la triple nature d’Hélios : sa nature matérielle, le soleil qu’on voit briller au ciel pendant le jour ; sa nature spirituelle, celle qui emplit l’âme des justes d’une lumière intérieure ineffable; sa nature divine enfin, qui l’apparente à ho Théos de Platon.

En une autre occasion, Julien avait d’ailleurs déclaré: « Ce temps est le temps d’un choix. Et il s’agit de choisir entre le Dieu de Moïse et celui de Platon. » Dans son esprit, le Dieu de Moïse était évidemment aussi celui de ces chrétiens qu’il appelait « galiléens » et qu’il considérait comme des israélites hérétiques, puisqu’ils assimilaient en effet le Jéhovah de la bible hébraïque au Dieu créateur, dont Jésus-Christ serait le fils tout en lui étant identique ; tandis que le Dieu de Platon, c’était la partie immatérielle d’Hélios, la Divinité suprême et parfaite.

La mort de Julien.

Mais le Ciel, qui avait jusque là paru favoriser dans toutes ses entreprises l’empereur, arrivé au faîte de sa gloire, se détourna soudain de lui. Julien avait fait notamment reconstruire fastueusement à Daphné, faubourg d’Antioche, un temple dédié à Apollon, sur le seuil duquel cependant avait été inhumé l’évêque chrétien Babylas. Les oracles du Dieu solaire se raréfiant, le desservant du temple avait attribué cela à cette sépulture impie, et Julien avait en conséquence ordonné à son oncle Iulianus de faire exhumer les restes de Babylas et de les faire transporter ailleurs. Ils furent donc transférés au cimetière d’Antioche, escortés par des chrétiens de l’endroit maudissant bruyamment les adorateurs de statues ». Or, Iulianus mourut peu après dans des circonstances inexpliquées. Puis, le 22 octobre 362, un violent incendie détruisit le temple d’Apollon de fond en combles (28).

A quelque temps de là, un tremblement de terre accompagné d’un terrible orage anéantit les travaux de reconstruction du Temple de Jérusalem
ordonnés, on l’a vu plus haut, par l’empereur (29).

Ces catastrophes provoquèrent parmi les chrétiens une agitation extraordinaire. Ils ne manquèrent pas de les interpréter comme un encouragement de leur Dieu à résister à l’apostat et ils relevèrent audacieusement la tête. Ils multiplièrent les cortèges d’actions de grâces, ils s’opposèrent de plus en plus frénétiquement à celles des décisions de l’empereur qu’ils estimaient ne pas pouvoir accepter et ils se mirent de plus en plus activement à conspirer contre lui. Dans sa « Daphné », Alfred de Vigny a évoqué de façon saisissante les luttes qui commencèrent dès lors à mettre aux prises les païens et ceux qui, dans cette oeuvre, sont appelés les nazaréens, du fait que c’est un juif d’Antioche qui est censé écrire une lettre à l’un de ses amis d’Alexandrie et que les juifs ont toujours appelé les chrétiens notarïm (30).

Ceux-ci se prépareront même à assassiner l’empereur Julien sans du tout s’en cacher. Dans un dialogue entre un chrétien et Libanius, Théodoret, dont on mesurera le fanatisme au fait même qu’il n’est autre que cet évêque de Cyr qui se vantera plus tard d’avoir brûlé des textes considérés comme hérétiques (31), fait demander par Libanius à ce chrétien: « Que fait maintenant le fils du charpentier ? – Le maître du monde, que tu appelles ironiquement le fils du charpentier », lui répond son interlocuteur, « prépare pour ton empereur un cercueil » (32).

Et un prêtre appelé également Théodoret aurait déclaré à un fonctionnaire impérial: « Ton tyran, qui espère que les païens seront vainqueurs, ne
pourra pas triompher. Il périra de telle manière que personne ne saura par qui il a été frappé. Il ne reviendra pas au pays des romains » (33).

Julien lui-même eut-il, devant cette hostilité grandissante, la prémonition que son oeuvre serait vaine ? « Tu as vaincu, Galiléen !  » Ce mot, selon Théodoret de Cyr encore, qui est toutefois le seul à le rapporter, Julien l’aurait dit au moment de mourir, ce qui est historiquement douteux. Vigny pense qu’il le prononça en réalité, étant encore à Antioche, au cours d’un entretien avec Libanius et quelques autres personnes (34).

Ce galiléen, on comprend habituellement que ce serait Jésus. Mais, étant donné tout ce que nous savons maintenant, il est bien plus probable que c’est Jean-Dosithée, le fils adultérin de Juda de Galilée, crucifié en 35 par Pilate à la requête d’Antipas, que Julien visait, car c’est lui qui fut à la base du simonisme, d’où est lui-même issu le christianisme de Paul, annexé plus tard par les nazaréens de Rome.

L’empereur poursuivra peu après son expédition contre les Parthes, qui constituaient depuis longtemps un grave danger pour Rome. Elle fut d’ailleurs habilement conçue et menée de main de maître (35).

Un premier corps d’armée de 30 000 hommes, placé sous le commandement du chef militaire Procope, avait franchi le Tigre; il avait fait sa jonction avec le roi d’Arménie, allié aux romains, et s’était répandu en Médie occidentale pour rejoindre l’armée de Julien à Ctésiphon. Avec 45000 hommes, ce dernier se dirigea sur Babylone, dans les environs de laquelle il comptait, en l’encerclant, écraser l’armée Parthe du roi Chapour ou sapor II. Mais la division s’était installée dans l’armée que commandait Julien. De surcroît, il se produisit à nouveau une série d’événements de mauvais augure (36).

Un des conseillers de l’empereur, Maxime d’Ephèse, qui était aussi devin (on dirait aujourd’hui voyant) l’engagea cependant à n’en tenir aucun compte, pourvu seulement qu’il évite « de pénétrer dans les champs phrygiens ». Julien prit cette prédiction à la lettre : la Phrygie était loin derrière lui; il n’avait donc rien à craindre, pensait il. Hélas! l’ultime engagement qu’il mena, victorieusement d’ailleurs, le 26 juin 363, se déroula près d’un endroit qui s’appelait précisément, mais il le sut trop tard, les Champs phrygiens ! C’est au cours de cette bataille, alors qu’elle évoluait à l’avantage des légions romaines, que soudain l’empereur fut atteint par un javelot qui s’enfonça profondément dans son flanc droit, lui transperçant le foie. Ce trait lui avait il été décoché par un légionnaire chrétien ? Ce n’est pas vraiment prouvé, mais c’est on ne peut plus probable (37).

Julien voulut l’extraire lui-même de sa plaie, mais il se blessa les mains aux ailettes d’acier du javelot. Alors, perdant son sang en abondance, il comprit que c’était la fin et il s’écria: « Hélios, Hélios! pourquoi m’as tu abandonné ?… » c’est à dire, en grec, “%%%%%” (38).

Il mourut quelques heures plus tard, à la grande stupeur de ses soldats, qui ne purent d’abord y croire, cependant que les chrétiens exultaient: « Dieu et son Christ ont vaincu », s’écriera le prêtre Théodoret, et Grégoire de Nazianze brossera de lui un portrait haineux (39).

Puis, ils se déchaînèrent (40), tandis que l’une des premières décisions de Jovien, le successeur de Julien, sera de rappeler de l’exil le patriarche Athanase (41), qui mourra à Alexandrie en 373, non sans avoir écrit une « Vie d’Antoine », le célèbre anachorète (42), et, en 367, ordonné à tous les chrétiens d’Egypte de se défaire de tous les écrits hérétiques ou gnostiques qu’ils pourraient posséder.

Jovien étant décédé à son tour en 364, l’Empire fut à nouveau divisé, ses successeurs Valentinien et Valens, chrétiens tous deux, s’attribuant respectivement l’Occident et l’Orient.

Valentinien et l’évêque de Rome.

En 369 enfin, Valentinien instituera Damase, l’évêque de Rome, juge suprême de tous les autres évêques chrétiens d’Occident, donnant enfin suite à cette revendication persévérante des successeurs de Pierre. Dès lors, plus que jamais, la chrétienté fut avant tout romaine, et la furie de ses adeptes, ivres de leur triomphe et se voyant définitivement maîtres du pouvoir, se débridera.

Les excès chrétiens.

C’est, semble-t-il, le culte de Mithra qui fut une des cibles favorites des iconoclastes chrétiens. En 361 déjà, à Alexandrie, l’évêque Georges était monté à l’assaut d’un temple mithraïques, l’avait livré aux pillards et avait exhibé des crânes de taureau qui avaient servi au culte (43).

Plus tard, en 377 probablement, des chrétiens mettront à sac le Mithraeum de Rome, y détruisant tous les ouvrages en stuc, les fresques et les objets de culte, puis démoliront l’édifice de fond en combles et y déverseront des détritus provenant d’un cimetière voisin, pour édifier triomphalement sur ces ruines une basilique dédiée à sainte Prisque, une chrétienne du Ier siècle, qui passait pour avoir été baptisée par Pierre en personne (44).

Les chrétiens du IVe siècle ne s’en prirent d’ailleurs pas seulement aux cultes d’Hélios, de Mithra et des autres dieux païens, mais à toutes les autres religions, en particulier, en Gaule, à la religion des druides, lesquels avaient soutenu pourtant, on l’a vu, Constantin (45), mais ensuite aussi Julien, et c’est sans doute ce qui causa leur perte, tant les chrétiens haïssaient ce dernier.


Les collèges druidiques furent supprimés, leurs locaux détruits, les druides et leurs serviteurs massacrés partout où on le put, et l’on fit courir sur leur culte les faux bruits les plus infâmes pour les discréditer. Rien d’étonnant, par conséquent, qu’il reste si peu de témoignages valables de la Rome et de la Gaule des premiers siècles de notre ère, en particulier de textes non-orthodoxes relatifs aux débuts du christianisme, que l’on ne redécouvre que peu à peu et partiellement, au hasard de fouilles archéologiques ou d’événements fortuits…

De même avait il fallu attendre le règne de l’empereur chinois Wen pour que fût abrogé un décret de son prédécesseur Tshin Shih Houang-ti, lequel avait proscrit tous les livres, y compris ceux de Confucius et à l’exception seulement de quelques ouvrages techniques (46)

L’Occident a eu moins de chance que les chinois: il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que des esprits éclairés arrivent à reconstituer, peu à peu et tant bien que mal, la vérité historique sur les débuts du christianisme.

Qu’on ne croie pas que ce tableau soit poussé au noir! Les excès chrétiens sont bien connus des historiens, à l’exception seulement des catholiques, qui les passent habituellement sous silence ou, au mieux, les minimisent (47).

En agissant comme ils le faisaient, les chrétiens appliquaient d’ailleurs à la lettre une prescription du Deutéronome: « Leurs dieux … vous démolirez leurs autels et briserez leurs stèles; leurs lieux sacrés, vous les brûlerez; les images sculptées … vous les abattrez et vous abolirez leurs noms… » (XII, 2-3).

L’illyrien Martin, ancien légionnaire romain entré dans les ordres, qui avait été nommé évêque de Tours en 373, se distingua particulièrement dans l’iconoclastie. Il fonda plusieurs monastères, notamment celui de Ligugé, dont il fit une sorte de caserne de prêtres, recrutés parmi d’anciens vagabonds et chargés de procéder systématiquement au pillage des temples païens et à la destruction des menhirs (48).


C’est pourquoi sans doute, en récompense de ces exploits, il sera canonisé… Il est vrai que c’est lui aussi qui, selon sa légende, aurait partagé son manteau, un jour froid de novembre, avec un pauvre mendiant (49). Et il est juste d’ajouter qu’il protestera contre le supplice, dont il va être question un peu plus loin, des priscillianistes.

Ces excès chrétiens avaient d’ailleurs lieu, sinon avec la participation des autorités civiles, au moins sans qu’elles intervinssent, quand elles ne s’en rendaient pas complices au moins par leur passivité. L’empereur Gratien fit mieux encore. Il avait, en 374, renoncé à son titre officiel de Pontifex Maximus. En 378, à la requête de Damase, il donna l’ordre aux préfets d’Italie et des Gaules d’exécuter les mesures disciplinaires prononcées par l’évêque de Rome, ce qui était reconnaître implicitement la primauté de l’Eglise romaine sur les autorités civiles (50).

Jérôme et la Vulgate.

Bientôt, en outre, Jérôme traduira la bible en latin et c’est son texte, achevé en 383 et appelé la Vulgate, qui fera seul autorité en Occident, même s’il déforme l’original hébreu ou grec (51). Autant dire que le christianisme romain n’est désormais certainement plus le christianisme primitif, quelle que soit la conception qu’ont peut se faire de celui-ci.

Gratien. Théodose.

Mais c’est sous Théodose, lequel succéda à Gratien en 379, que le triomphe du christianisme romain s’affirmera définitivement (52). Dès l’année suivante, l’empereur le proclama seule religion d’Etat, et cet édit sera suivi de toute une série d’autres qui, sans interdire expressément les autres cultes, en rendront l’exercice pratiquement impossible. C’est ainsi qu’en 381 notamment, Théodose ordonna la fermeture du sanctuaire d’Eleusis, où se célébraient des « mystères » plus que millénaires, et qu’en 384, il fera expulser de Constantinople les hérétiques et ordonnera la fermeture, en Egypte, des temples païens, dont les revenus seront désormais versés aux églises chrétiennes officielles. L’empereur ira jusqu’à interdire dans la suite à ceux que l’Eglise romaine déclarerait hérétiques de se réunir où que ce soit dans tout l’Empire, et même de prier : Nusquam in Romano solo conveniendi orandique habeant facultatem (Codex Theodos. XVI, 65).

Dès lors, les excès des chrétiens alterneront avec des mesures prises en leur faveur ou contre d’autres cultes, cependant qu’on assiste à un nouveau déferlement des germains, sous la poussée des Huns venus d’Asie centrale, sur les zones septentrionales de l’Empire romain, ce qui obligera Théodose à autoriser les goths à s’établir en Mésie (53).


En 386, un concile réuni à Trèves condamna à mort Priscillien, évêque d’Avila, convaincu d’avoir propagé une hérésie gnostique très proche des enseignements d’Origène et de Mani. Il sera exécuté avec six de ses disciples (54).


En 388, les chrétiens d’Alexandrie incendièrent la célèbre bibliothèque de cette ville, bien avant sa destruction définitive par Mahomet II quelques siècles plus tard. Puis, en 391, ils assaillirent, avec à leur tête l’évêque Théophile, le Sérapéion, qui fut défendu par les étudiants, et le ruinèrent (55).

Un peu plus tard, des chrétiens ayant mis le feu à une synagogue à KaIlinicon, Théodose ordonna d’abord la reconstruction de celle-ci, mais il revint sur sa décision sur l’intervention d’Ambroise, l’évêque de Milan… En 393, le même Théodose interdira les Jeux Olympiques et, en 394 enfin, il décrétera la peine de mort contre ceux qui sacrifieraient aux dieux païens.

Conclusions.

Aussi peut on dire qu’à sa mort en 395, le christianisme avait gagné définitivement la partie. L’Empire romain sera partagé entre ses deux fils, l’aîné Arcadius se voyant attribuer l’Orient et Honorius, le plus jeune, – qui fixera sa capitale, non plus à Rome, mais à Milan – l’Occident, où l’Église fera de plus en plus figure d’héritière de l’Empire romain. Grâce à elle, celui-ci subsistera officiellement, même lorsque l’Empire d’Occident aura cessé d’exister dans les faits à partir de la déposition de Romulus Augustule par Odoacre en 476. Constantinople deviendra alors la seule capitale de l’Empire romain, si bien qu’on peut affirmer que, pendant longtemps, c’est l’empereur qui règne en Orient et le pape en Occident.

Conséquence inattendue de ce triomphe complet des chrétiens romains : alors qu’ils avaient toujours si violemment combattu le culte des images des dieux païens, ils se mettront eux-mêmes à peindre et à sculpter Dieu le Père, Marie, les saints, Jésus Christ même, les anges et les démons… (56).

Mais ils continueront à détruire les statues païennes et d’autres monuments, ainsi que les manuscrits des oeuvres qu’ils jugeaient hétérodoxes, tout en falsifiant souvent celles que leurs scribes recopieront. C’est ce qui rend si difficile d’écrire une histoire valable des débuts du christianisme et même une histoire générale de l’Europe, ou Proche Orient et de l’Afrique du nord du premier siècle avant notre ère à quatre siècles environ après le début de celle-ci. Ce n’est qu’à partir d’alors que l’histoire traditionnelle reprend son empire. Nous pouvons donc, pour la suite, renvoyer aux manuels classiques.

Notes

1 – Sur Eusèbe de Césarée, voy. not. chapitre précédent, p. 3,3, et Guy FAU, Cahiers du Cercle E.Renan, Paris, n° 94, mars 1976
2 – Sur ces questions, voy. not. G.WELTER, « Histoire des sectes chrétiennes » (Payot, Paris, 195O), pp. 53 & suiv.; Charles GUIGNEBERT, « Le Christ » (A.Michel, Paris, 1969), pp. 38 & s., et 367, note 29; Joseph TURMEL, « Nouvelles études sur l’histoire des dogmes( Méta, Paris, n° 2, juin 1973), pp. 59-61.
3 – Voy. Jacques BENOIST-MECHIN, « L’Empereur Julien ou Le Rêve calciné » (Perrin, Paris, 1977), pp. 33- 39 et 419
4 – Voy. BENOIST-MECHIN, op. cit., p. 280
5 – Voy. not. Fernand LEQUENNE, « Les Galates » (Fayard, Paris, 1959), pp. 302-303; Martin VERMASEREN, « Mithra, ce dieu mystérieux » (Séquoia, Bruxelles-Paris, 1960), p. 155; BENOIST MECHIN, op. cit., pp. 224-226 et 272. V. aussi plus loin, p. 317.
6 – Voy. Henri PIRENNE, « Mahomet et Charlemagne », I, 1, 1.
7 – Voy. Georges ORY, « Le Christ et Jésus » (Pavillon, Paris, 1968), pp. 221-222
8 – V. plus haut, chapitre III, p. 41.
9 – Théodoret, « Histoire de l’Eglise », III, 7.
10 – Sur l’activité de Julien à Antioche, voy. not. GYS- DEVIC, « Le Contre les Galiléens de Julien » (Cahiers du Cercle E.Renan, Paris, n° 154, mars-avril 1988, 27), PP. 30 & suiv. Sur l’activité de Julien à Antioche, voy. not. GYS-DEVIC, « Le Contre les Galiléens de Julien » (Cahiers du Cercle E.Renan, Paris, n° 154, mars-avril 1988, 27), PP. 30 & suiv
11 – Cf. Robert AMBELAIN, « Les lourds secrets du Golgotha » (Laffont, Paris, 1974), p. 393.
12 – Cf. Pierre-Emmanuel GUILLET, « Entrée en scène de Pilate » (Cahiers du Cercle E.Renan, Paris, n° 98, février 1977), p. 4.
13 – V. tome Ir, p. 25. 14) V. plus haut, tome Ir, chap. III, pp. 35-38
14 – V. plus haut
15 – V. plus haut chap.I
16 – V. plus haut, chapitre XVI, p. 310.
17 – Sur les différents Celse connus, v. Daniel MASSÉ, « Jean-Baptiste et Jean le disciple… » (Le Sphinx, Paris, 1929), pp. 115 & s.; Robert AMBELAIN, « Jésus ou le mortel secret…  » (Laffont, Paris, 1971), p. 326.
18 – Porphyrus gegen die Christen (Verlag des kon. Akademie der Wissenschaften, Berlin, 1916), p. 12.
19 – Voy. Léon HERRMANN, « Lucien et le Christianisme » (Cahiers du Cercle E.Renan, Paris, n° 61,1969), pp. 2-3.
20 – Daniel MASSE, « L’Apocalypse et le Royaume de Dieu » (Sphinx, Paris, 1935)
21 – V. à ce sujet Robert JOLY, « Christianisme et philosophie » (Ed. de l’Univ. de Bruxelles, 1973), p. 153.
22 – V. not. le n° 16 de l’édition de Louis Rougier du « Discours vrai contre les chrétiens ». Cf. Robert AMBELAIN, op. cit., pp. 334 & suiv.
23 -V. not., au sujet de la prétendue résurrection, le n° 28 de l’édition citée note précédente.
24 – V. des extraits de cette oeuvre, choisis par J. Vincent, Cahiers du Cercle E.Renan, Paris, n° 119, 1981.
25 – Adolf von HARNACK, op. cit., pp. 5 et 32-33
26 – Il s’agit de Cybèle.
27 – Voy. Jacques BENOIST-MECHIN, op. cit., p. 268.
28 – V. ibid., pp. 301-302.
29 – V. ibid., p. 302.
30 – Alfred de VIGNY, « Daphné » (Delagrave, Paris, 1913), pp. 58 & suiv
31 – V. plus haut, chapitre XXV, p. 288.
32 – THÉODORET, « Histoire de l’Eglise », III 2. Sur Théodoret de Cyr, v. not. Jacques LACARRIERE, « Les hommes ivres de Dieu » (A. Fayard, Paris, 1983), pp. 160 et 278-279.
33 – Voy. Daniel MASSÉ, « Jean-Baptiste et Jean, le disciple aimé… » (Le Sphinx, Paris, 1929), p. 145.
34 – Alfred de VIGNY, op. cit., p. 140.
35 – Voy. J. BENOIST-MECHIN, op. cit., pp. 310-315 et 330 & suiv.
36 – Voy. J. BENOIST-MECHIN, op., cit., pp. 315 & suiv
37 – Voy. not. Daniel MASSE, « Jean-Baptiste et Jean…”, pp. 145-146.
38 – Voy. J. BENOIST-MECHIN, op. cit., p. 376. Cf. plus haut, chapitre XIV, pp. 177-178.
39 – Orat. V, 23, reproduit dans J. BENOIST-MECHIN, op. cit., pp. 124-125
40 – Voy. Alfred de VIGNY, op. cit., pp. 164 & suiv.; J. BENOIST-MECHIN, op. cit., pp. 389-391.
41 – V. chap. préc., p. 313, et Fernand LEQUENNE, op. cit., p. 304.
42 – V. à son sujet Jacques LACARRIERE, op. c t., pp. 53 & s
43 – Voy. Jacques LACARRIERE, op. cit., pp. 146-147.
44 – Voy. Martin VERMASEREN, op. cit., pp. 40-41, 142 et 156.
45 – Voy. chapitre précédent, p. 310
46 – Voy. Marcel GRANET, « La Civilisation chinoise » (Albin Michel, Paris, 3e éd 1979), pp. 49 & suiv., 61, 123 et 450.
47 – Dans « Les Evangiles et l’histoire de Jésus », Xavier LÉON-DUFOUR, s.J., signale toutefois honnêtement le fait qu’un évêque de cette époque (qu’il ne nomme pourtant pas, mais il s’agit de Théodoret) se vanta d’avoir détruit, à lui seul, plus de 200 volumes non conformes (V. plus haut, chap. XXIV, p. 288).
48 – Voy. Louis CHARPENTIER, « Les Géants et le mystère des origines » (Laffont, Paris, 1970), p. 222; Henry-Robert PETIT, « L’Invasion des saints en Gaule » (L’Hespéride, Paris, n° 31, 1974, p. 3), p. 5. V. aussi ALEXANDRIAN, « Histoire de la philosophie occulte » (Seghers, Paris, 1983), pp. 17-18.
49 – Un acte semblable sera attribué plus tard aussi à François d’Assise.
50 – Voy. Joseph TURMEL, « Nouvelles études sur l’histoire des dogmes » (Méta, Paris, n° 2, juin 1973, p. 29), pp. 64-65.
51 – Il faut ajouter toutefois que, selon certains auteurs, Jérôme aurait été parfaitement au courant des doctrines gnostiques, en particulier de la Cabbale, et qu’il aurait adapté sa version latine des textes hébreux de la Bible aussi exactement qu’il est possible au sens ésotérique de ceux-ci, au moins dans d’assez nombreux passages. Voy. not. P.A. PIOBB, « Formulaire de Haute Magie » (Dangles, Paris, 3e éd., 1974), p. 134
52 – Cf. Raoul ROY, « Jésus guerrier de l’indépendance » (Parti-Pris, Montréal, 1975), pp. 375-377; Georges ORY, « Marcion » (Cercle E.Renan, Paris, 1980), pp. 90-91
53 – Voy. Henri PIRENNE, op. cit., chapitre Ier, 2
54 – Voy. Salomon REINACH, « Orpheus », tome II, chapitre IX, n° 30.
55 – Voy. Jacques LACARRIERE, op. cit. pp. 38-39

FIN du livre d’André Wautier


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